jeudi 13 février 2014

Sophocle périzonium candeur

J'ai rien à dire, j'ai pas envie d'écrire, j'ai pas envie de chercher un titre, j'ai pas envie de dessiner, ou plutôt si, j'ai envie, j'ai même des envies furieuses, souvent, de produire des choses, mais je suis comme étriquée dans plusieurs couches de camisoles avec tous ces trucs que j'ai à faire en ce moment. Je t'offre donc une séquence jérémiades, parce que si on peut plus geindre, se plaindre avec le maigre espoir que quelque commentateur viendra apporter de la compassion, écrire sans rien à dire, juste pour meubler cet état d'hyperactivité permanente avec le cliquetis réconfortant du clavier, à quoi ça sert d'avoir un blog ? Oui, en fait, c'est plus pour le bruit du clavier que j'écris, là.

Adorno à a plage
J'ai plein de trucs qui nagent dans ma tête, des résidus de machins dont je n'ai plus besoin parce que les examens pour lesquels je les avais gobés sont déjà passés, il y a Aristote avec son vilain front bombé, il a lâché sa toge et fait la planche dans les vagues, Tarde essaye de l'imiter mais sa moustache de géant l'empêche de flotter, un groupe d'enfants de 7 à 12 ans dessine la scène avec des craies grasses en essayant d'intérioriser les images, Gordon (Thomas, pas Flash) est posé, pépère, un peu à l'écart, sur un matelas pneumatique et regarde la scène avec bienveillance, il est détendu, là, en polo et slip de bain, et sur le côté de son matelas il y a un renfoncement conçu pour caler un verre de whisky, mais le verre est vide, parce qu'Adorno a profité d'un moment d'inattention pour venir le siffler sans un bruit, après quoi il a regagné la plage en nageant sous l'eau, il porte un maillot de bain ridicule, complètement désuet, ça fait marrer Bourdieu et son petit groupe d'étudiants du Collège de France avec lesquels il est venu observer les plagistes. 
Le ciel est plein de protozoaires, c'est un tableau de Kandinsky. Sous l'eau, on entend des rythmes binaires, le fond de la mer est jonché d'instruments Orff, il y a des caixas et des axolotls, de longues algues qui ondulent doucement au rythme du ressac, un banc de pédagogues mené par Almuth Süberkrüb et sa longue queue de sirène nage à la recherche d'un quintolet égaré sous le regard d'Albert Bandura qui se lèche le bout du nez en jouant avec une poupée Bobo.

Il est 13h20, ça fait maintenant un quart d'heure que j'écris n'importe quoi, je ne me suis pas encore douchée alors que j'ai fait du yoga, oui je fais du yoga, et je n'ai mangé qu'un yaourt au soja depuis ce matin, et plein, plein, plein de céréales au chocolat, alors à mon sens, ça serait pas mal que je me reprenne en main là, c'était apaisant ce petit interlude, mais faut retourner au boulot, Thomas Adès m'attend. Allez, bisou.



BONUS :
Un axolotl qui joue du piano
BONUS 2 :
Adorono au bal masqué

4 commentaires:

  1. Je me demandais si vous saviez, Morille, pourquoi les Axolotl ont toujours l'air de sourire sur les photos?
    Et accessoirement, est ce qu'Adorno est déguisé en Dali?

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    1. Ce sont des questions très intéressantes que vous soulevez là, je vous remercie de me les avoir posées. Le sourire énigmatique des axolotls constitue l'un des grands mystères du règne animal, les odontologues et les neuroscientifiques s'y cassent les dents depuis plusieurs siècles. La clé de l'énigme arrivera finalement en 2005, où un logiciel de reconnaissance des émotions corrèle la courbure des lèvres et les pattes d'oie autour des yeux à six émotions de base : le sourire de l'axolotl traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité et aucun pourcentage à la surprise.
      Pour ce qui est d'Adorno, je pense qu'il est grimé en cosaque.

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  2. je me suis arrêté à la séquence jérémiades, j'ai cru que c'était pour moi. Mais en fait non.

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  3. Merci Miss Morille, toutes ces statistiques me font chaud au <3!

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