dimanche 5 juin 2011

La question des puces


Que ce soit clair : le Mauerpark, je trouve ça naze. On peut y trouver son compte si on cherche un énième collier-montre à gousset (alternative : le collier cage-avec-un-oiseau-dedans ou les boucles d'oreilles en lego), une valise en papier mâché qui, une fois remplie, perdra sa poignée ou ses charnières (elles aussi en papier mâché), des appareils photo vintage vendus une fortune par des escrocs du voyage, et il faut aimer la chaleur, les odeurs de vieilles chaussures et de transpiration, en un mot, les humains, parce que c'est toujours blindé. Forcément, le Mauerpark figure dans tous les guides de Berlin comme LE marché aux puces to be, parce que c'est follement alternatif (dans le même registre que le Tacheles). Du coup tout le monde y va. Du coup c'est plus alternatif. C'est juste étouffant. Mais je suis d'accord, il faut l'avoir vu, moi même j'éprouve un certain plaisir à me laisser emporter dans la cohue de jeunes gens branchés (c'est-à-dire qui portent des vêtements laids et pas à leur taille. Aux pieds : des Victoria qui puent ou des bottines compensées (voir ci-contre). Quelle que soit la saison.) en mal de meubles en plastique ou de photos de mariage des années 30. Mais vraiment, faut avoir envie.


Ce dimanche, il fait très chaud, j'ai préféré aller traîner au KDW, attention, pas KaDeWe! Le KDW, c'est un petit marché aux puces dans un hangar ouvert du mardi au dimanche de 11 à 19h. Une espèce de petit Emmaüs dans un coin du Prenzlauerberg loin des cafés bio et du marathon des poussettes, entre d'horribles immeubles en préfabriqué (les fameux Plattenbauten), au bord d'une route à 4 voies. Je suis arrivée à 11h30, le magasin était désert, les deux employés en train de se désaltérer sur un canapé. J'ai été invitée à faire comme chez moi, ils m'ont offert de l'eau (dans un très beau verre en cristal) et ont lancé un disque de Michael Jackson. J'ai passé une heure là-bas, à écouter des histoires sur différents objets, à flâner entre des lots de chaises Biedermeier et des psychés Gründerzeit, à ouvrir des tiroirs et à toucher des chiffons. Et même si je n'ai rien acheté, ils m'ont saluée chaleureusement. Franchement, le Mauerpark peut aller se rhabiller.


Et sinon, sur le chemin, il y avait ça : 



5 commentaires:

  1. Ha oui c un peu le St-Ouen Allemand koi, où se faire rouler dans la farine et marcher sur les pieds sont les sports préférés !!! Rien ne vaut un "Emaüs" bien planqué !!!

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  2. Toucher des chiffons, il n'y a que ça de vrai.

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  3. Les puces c'est la nostalgie qui s'invite sur les étals comme l'on ne se résigne jamais vraiment à faire table rase du passé. On trouve alors à ces objets désuets une âme là où l'on à fait s'envoler qu'un peu de poussière, qui elle même ne tends qu'à retourner d'où elle vient.
    La poubelle d'une humanité qui se cherche et crois un instant pouvoir se retrouver...
    Et puis comme toujours il y a les idiots, bobos, intellos, aristos pour qui le tous venants de la production de merdes contemporaines et pratiques ne saurait suffire, ils leurs faut encore les merdes d'hier en moins pratiques mais tellement plus chic; à chacun selon son coeur.

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  4. Oui, les fautes m'ont trahies !

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