vendredi 1 février 2013

Sur le banc où nous attendons une salle pour travailler, une petite chinoise très extravertie engage la conversation, elle apprend le français sur son iPad en répétant à voix haute "A accent grave, A accent aigü, E tréma, E accent circonflexe". Elle a 18 ans et vient d'entamer ses études à la UdK, nous parlons de piano, de nos études, des concours d'entrée, elle me demande quand j'ai commencé la musique, comment se déroulaient mes cours quand j'étais petite et écarquille les yeux quand je lui dis que ma prof ne me faisait jouer ni gammes ni études techniques. Elle me dit : "Tu sais, moi je n'ai fait que ça pendant presque 10 ans. J'ai été très malheureuse, je n'ai pas eu d'enfance. Quand les autres allaient s'amuser après l'école, moi je jouais des gammes, du Hanon, des gammes, du Hanon et encore des gammes. Maintenant je suis heureuse d'avoir enfin le droit de faire de la musique."
Je suis encore toute remuée par sa franchise.

3 commentaires:

  1. );
    Pauvre petite personne, ça me rappelle mes propres traumas de conservatoire ... Toi tu as toujours fait du piano à la cool, heureuse et épanouie ?
    (maria)

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    1. Pour répondre à cette question, il faudrait qu'on s'attable un soir dans un bar et qu'on discute jusqu'à 5h du matin en sifflant plusieurs bouteilles de rouge. Non, je n'ai pas toujours fait du piano à la cool. Heureuse et épanouie, ça commence à venir, mais à la cool, non. A la cool, c'est pas possible quand tu fais des études de piano. Ca n'existe pas.

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    2. En tout cas c'est génial que tu sois parvenue à surmonter cela, du moins en partie, suffisamment pour t'épanouir dans l'amour et la pratique de la musique. Je t'envie ! Rien ne m'a jamais procuré une émotion comme celle de jouer, et pourtant, je crois que rien ne pourrait me faire jouer à nouveau.

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