samedi 25 mai 2013

Zweitausendzwölf - 8

Début de l'automne. Quelques silhouettes sur le Teufelsberg et aux alentours.
Le garçon avec qui j'y vais pour la première fois me regarde d'un air effaré quand je lui annonce que j'aimerais chercher un trou dans le grillage pour monter sur la tour. J'essaye de le persuader par tous les moyens, lui vantant la vue imprenable, le vent frais, les graffitis, mais rien n'y fait, il m'assène : Morille, tu es en Allemagne, ici on ne viole pas les propriétés privées! Nous nous éloignons dans un silence électrique, j'ai envie de hurler et de le traiter de nazi, il marche loin devant moi d'un pas pressé et se retourne de temps en temps en levant les sourcils sur un regard qui dit : "Pauvre petite sotte!" (du moins, c'est comme ça que je l'interprète). Au lieu de nous taper sur la gueule, nous regardons zigzaguer les cerfs-volants, notre rancœur dans la gorge comme une troisième amygdale. 
J'y retourne une semaine plus tard avec Escampette et sa nouvelle copine, nous nous sommes donné rendez-vous à 6h du matin pour voir le lever de soleil. C'est le début de ma réconciliation avec Berlin (oui, on était fâchées depuis l'hiver 2009-2010 quand cette pute, au lieu de m'ouvrir les bras, m'avait balancé des seaux de neige à la gueule). Peu après, je me jette dans le célibat, je redécouvre Nick Drake et j'arrête d'écrire mon journal intime.







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